D'après le dernier baromètre trimestriel Médiateur des entreprises-Sidetrade, révélé ce mercredi aux Assise des délais de paiement, 14% des factures émises par les PME sont non conformes. Le délai de résolution du litige s'élève à 47 jours.

Un prix plus bas que celui négocié, une quantité de produit erronée, une négligence du service comptabilité qui n'accuse pas réception, ou des « broutilles » comme une erreur d'adresse ou numéro de téléphone... autant d'anomalies qui conduisent à la mise à l'écart, ou au blocage, de factures par le donneur d'ordre.

D'après le dernier baromètre réalisé par le Médiateur des entreprises et Sidetrade, qui porte sur le traitement de 2,8 millions de factures émises par les PME sur les six derniers mois (représentant 12 milliards d'euros), une sur sept reste bloquée dans le logiciel informatique des grands comptes car elle est jugée non conforme. Un chiffre stable depuis le premier baromètre de novembre 2017.

Des litiges longs à résoudre

Des erreurs qui coûtent cher en termes de délais de paiement. Car le délai de résolution du litige, de 47 jours, est très long avant que l'entreprise ne soit payée. « Le temps d'intervention ne serait pas aussi élevé si ces erreurs touchaient le processus industriel et non le processus de paiement des fournisseurs », déplore Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises, dont 25% des médiations portent sur les délais de paiement.

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La prise de conscience fait du chemin puisque le délai de résolution par les donneurs d'ordre était de 51 jours en novembre 2017. Le baromètre met en avant des secteurs qui ont fait des efforts. Neuf d'entre eux enregistrent une amélioration comme l'industrie, le transport, ou la production et distribution d'eau. L'industrie, qui a les meilleurs résultats, a 9% de factures bloquées et met 36 jours pour relancer le processus. En revanche, on peut déplorer que l'étude ne donne pas la liste des secteurs mauvais élèves.

Cote d'alerte pour les plus fragiles

Si la facture électronique peut être une solution pour réduire un peu les anomalies, un autre levier serait la mise en place d'un traitement différencié des fournisseurs en fonction de leur fragilité. « Un système de cote d'alerte commence à être adopté dans les grands groupes pour identifier les sous-traitants de santé fragile, et ainsi réserver une attention particulière à leurs factures », témoigne Pierre Pelouzet. Le médiateur continue aussi de prôner la mise en place d'un modèle de facture standard et simplifiée.

MARION KINDERMANS © Les Echos