Selon l’Observatoire des délais de paiement 2016 publié par la Banque de France, 32% des entreprises ne respectent pas les délais légaux vis-à-vis de leurs fournisseurs. Les TPE-PME sont les premières à en pâtir...

Les TPE et PME en première ligne face aux retards de paiement

L’étude « Évaluation des grandes entreprises par leurs fournisseurs » (Opinion Way, Médiation inter-entreprises/Croissance Plus)1 révélait déjà en 2015 que les retards de paiement étaient à l’origine de près d’un quart des faillites en France. En 2016, le rapport d’Altares2 sur les comportements de paiement pour le second trimestre montre que les habitudes s’améliorent peu et que les retards de paiement demeurent un facteur de risque important pour les entreprises françaises.

Les récentes études de la Banque de France démontrent que les TPE-PME constituent la catégorie d’entreprise la plus fragilisée par les délais de paiement. Si l’on exclut de ce périmètre les entreprises de moins de 20 salariés qui correspondent fréquemment à des activités de commerce et d’hébergement-restauration, présentant des délais de paiement clients plus courts, les autres entreprises de type TPE-PME subissent les délais les plus élevés (53 jours contre 44 en moyenne dans les entreprises françaises).

Les délais de paiement se réduisent en 2016 mais l’effet d’entraînement sévit toujours

En 2016, la durée moyenne des retards de paiement entre entreprises s’est réduite substantiellement, s’établissant à 12,2 jours au 2nd semestre 2016 (contre 13,6 jours un an plus tôt)2. Cependant, les petits retards perdurent et continuent à pénaliser les TPE-PME. Le manque à gagner s’élèverait en 2016 à plus de 16 milliards d’euros3 pour ces entreprises. Soit autant en trésorerie, dont elles sont privées, pour conduire leurs activités, investir, recruter et même payer à leur tour leurs fournisseurs.

Ces comportements retardataires sont en effet d’autant plus pénalisants qu’ils suscitent un effet d’entraînement sur l’ensemble des entreprises, provoquant des risques de multiplication des retards et donc des défaillances en série. Les entreprises victimes de retards de paiement de la part de leurs clients sont parfois obligées de compenser leurs décalages de trésorerie en reportant les paiements à leurs propres fournisseurs. Or, c’est à partir de 30 jours de retard que la probabilité de défaillance devient particulièrement critique… et que certaines structures trop fragilisées doivent mettre la clé sous la porte.

C’est dans ce contexte que l’État impose la facturation électronique aux grandes entreprises à partir du 1er janvier 2017. Cette mesure s’étendra progressivement aux ETI en 2018, aux PME en 2019 puis aux TPE en 2020. La dématérialisation des factures permet en effet de réduire significativement les temps de traitement et donc les délais de paiement, au bénéfice des relations clients-fournisseurs et de la santé des entreprises françaises. Elle contribue également à diminuer les risques de perte ou de fraude.